Un matin, à la périphérie d'une ville de province, à la prise du travail des ouvriers d'un grand chantier, l'un d'eux, René, révèle à ses camarades que la tranchée qu'ils sont en train de creuser risque de s'écrouler. Fort de son expérience, René pense qu'il faut l'étayer avant de poursuivre son creusement et cela pour éviter une catastrophe; les camarades de son équipe sont très divisés sur la conduite à tenir, quant au contremaître, il menace René de mise à pied...
L'après-midi, assuré de la venue de l'inspecteur du travail à qui il a téléphoné, René, par esprit de solidarité, consent à reprendre le travail. Or, l'accident pressenti se produit...
Si elle est un réquisitoire contre l'indifférence des patrons devant les risques d'accident du travail et leur obsession du seul rendement, attitude qui fait prendre conscience à un autre ouvrier, Rémy, de la nécessité de l'action collective, La Tranchée est aussi la peinture d'un petit groupe d'ouvriers dans leur vie personnelle et, mêlant comédie et drame, elle échappe aux «sujets à thèse» et évite le conformisme de l'art social.