Et brusquement, le monde rassurant s'écroule. Le père de Nina part, son frère s'endurcit, sa mère se met au lit. Elles vont désormais rester toutes les deux. Nina guette les infimes variations de la présence de sa mère, dans le souffle de sa respiration ensommeillée, dans les silences de sa mélancolie. L'étau se resserre, les instants de joie hors de la maison sont des moments volés. L'enfant le sait, sa mère est devenue incapable de survivre sans elle. Personne ne doit deviner ce qui leur manque. Parfois, lorsque Nina est seule, l'odeur de la forêt revient. Celle de bois pourri, de fougère et de mousse trempée.