Il n'est pas nécessaire d'être toujours triste quand on
est sans parents. Mais, de même que, sur les clichés
d'époque, les orphelins des Maisons d'Enfants sont souvent
souriants, il faudra sans doute, dans ce récit, y regarder
de plus près. Peut-être y verra-t-on alors quelques bleus
à l'âme, ou encore les fantômes de cicatrices jamais vraiment
refermées.
Huit ans de vie un peu décousue, entre enfant juif
caché à la campagne et mère très malade, puis dix ans de
séjour dans les Maisons d'Enfants de déportés de la Commission
Centrale de l'Enfance, c'est ce que nous conte
l'auteur. Il a résolument choisi les tranches de vie vécues,
et non l'analyse historique qu'il se sent bien incapable de
dominer. On croit savoir la vanité de prendre l'Histoire
comme filtre pour démêler l'écheveau de douceur et
d'amertume d'une enfance un peu cabossée...