Toute sa vie, Jeannette Thorez-Vermeersch (1910-2001)
l'a consacrée à la lutte contre l'injustice, l'oppression,
dévouée à la cause de la révolution. Née dans une famille où l'on
connaît la misère absolue, elle travaille dès l'âge de dix ans, devient
domestique, s'use les doigts dans les filatures, et, très vite, s'insurge
contre l'exploitation et l'humiliation.
Elle se lance tôt dans la lutte politique. Au Parti communiste,
elle découvre un foyer de fraternité, une solidarité avec l'expression
de sa révolte, qui l'amènent à s'engager totalement. Dès lors, sa vie
se confond avec l'action militante, avec tous les événements majeurs
du siècle. Et, surtout, avec celle de Maurice Thorez. De leur histoire
d'amour naîtront trois enfants.
Une vie d'une extraordinaire densité, qui la fait participer à de
grands combats, rencontrer les plus grandes figures de la politique,
mais aussi des créateurs comme Picasso, Aragon, Léger... Une vie
de lutte quotidienne, de meetings, de débats, de voyages ; une vie de
dirigeante, siégeant dans les instances suprêmes du Parti pendant
des périodes mouvementées - les années fastes de l'après-guerre,
celles de la déstalinisation, puis de la décolonisation...
Récit parfois haletant d'une existence menée tambour battant,
ces Mémoires constituent aussi un formidable témoignage
sur le fonctionnement interne du mouvement communiste ; mais,
avant tout, ils sont un plaidoyer pour la nécessité de combattre sans
relâche la misère, la pauvreté et l'oppression.
Et c'est à cette conviction que Jeannette Thorez-Vermeersch est
demeurée fidèle, envers et contre tout.