La vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet
« Plus de doute : la cuisine d'un peuple est le seul témoin exact de sa civilisation. »
Publié une première fois en 1920 puis, dans sa version définitive en 1924, ce roman raconte l'histoire de Dodin-Bouffant qui part à la recherche d'une possible remplaçante à sa cuisinière tant aimée, Eugénie Chatagne. Après bien des déconvenues, il trouvera enfin la perle rare en la personne d'Adèle Pidou.
À travers ces lignes, Marcel Rouff défend une certaine vision de la cuisine française, « légère, fine, savante et noble, harmonieuse et nette, claire et logique, intimement liée, par des relations mystérieuses, au génie de ses plus grands hommes ». Pour lui, « la cuisine française est sortie de la vieille terre gallo-latine ; elle est le sourire de ses campagnes fécondes. La France ne serait plus la France le jour où on y mangerait comme à Chicago ou comme à Leipzig, où on y boirait comme à Londres ou à Berlin. »
Dans ce roman de table apparaît également un chef-d'oeuvre, un plat d'anthologie : le fameux pot-au-feu. « Il arriva enfin, ce redoutable pot-au-feu, honni, méprisé, insulte au prince et à toute la gastronomie, le pot-au-feu de Dodin-Bouffant, prodigieusement imposant. »
« Ce livre unique a connu la singulière fortune d'être célèbre avant même d'être publié », écrit Curnonky à propos de La vie et la passion de Dodin-Bouffant gourmet, de son ami Marcel Rouff.