L'étude de la privatisation et de l'ethnicisation des politiques du logement et des
évolutions résidentielles des minorités ethniques dans deux villes britanniques,
Leicester et Bradford, nous amène à proposer les deux constats suivants.
Le premier constat de notre recherche s'inscrit contre le discours du New Labour
depuis les émeutes urbaines de 2001 : malgré les propos sur la sécession
résidentielle des minorités qui mettrait en péril l'unité de la Nation, on constate
une baisse de la ségrégation entre 1991 et 2001, à Leicester, réputée comme
le modèle de gestion multiculturelle, comme à Bradford, théâtre des émeutes
urbaines de 2001.
Or cette évolution s'explique par une double mobilité résidentielle des minorités
ethniques et religieuses :
Le second constat est de souligner le lien entre la privatisation du logement
social et l'ethnicisation des politiques du logement. En effet, la gestion et la
construction du logement public se sont affaiblies depuis le début des années
1980 au profit d'associations de logements, parmi lesquelles les Black Housing
Associations. Gestionnaires et productrices de logement social «adapté»
aux besoins des minorités de couleur, elles doivent obéir, en même temps,
à des impératifs managériaux et financiers, ce qui contribue à leur propre
affaiblissement.