À quoi ressembleront nos villes une fois l'épidémie passée ? L'histoire nous montre que les espaces urbains sont marqués par de puissants courants contradictoires après une grand' peur collective : le souvenir du temps de mort et de dissolution hante toujours les vivants en se mêlant à une aspiration à la régénérescence.
Quant aux pouvoirs publics, ils subliment l'angoisse du moment en prétendant contrôler l'imprévisible qui vient. Nos villes de demain seront davantage contrôlées, les espaces les plus prisés en leur sein seront ceux qui permettront aux habitants d'ouvrir une fenêtre vers l'immensité sauvage perdue. À moins qu'elles ne se réinventent, ces villes auront été délaissées par les créatifs indépendants qui préfèreront leurs propres thébaïdes à ces espaces artificiels soumis à la surveillance continuelle car ontologiquement instables.