« Michel Ragon est à mes yeux l’exemple même de l’être d’élite qui refuse de s’enfermer dans l’arrogance de l’élitisme, de l’érudit qui prend la peine de s’adresser à ceux qui ne savent pas et qui voudraient apprendre, de l’écrivain vrai qui n’a pas oublié qu’il a d’abord été lecteur, de l’adulte qui entend préserver son regard d’enfant dans la noble confusion des âges. »
Amin Maalouf de l’Académie française
Deux chefs-d’œuvre bouleversants qui se répondent en miroir. L’Accent de ma mère, c’est aussi l’accent d’une terre : la Vendée. Michel Ragon y retrouve le patois de son enfance, la petite ville de ses jeunes années : Fontenay-le-Comte, la couleur de son pays d’origine, et l’histoire sanglante de la chouannerie. À travers le portrait minutieux de sa mère, femme du peuple paysan de l’ouest de la France, il reconstitue la mémoire d'une tradition rurale en voie de disparition, celle du cheval, du métier à tisser, de la pénurie souriante, de la pauvreté noble.
Dans Ma sœur aux yeux d’Asie, Michel Ragon évoque Odette, la petite Cambodgienne que son père, sous-officier de la coloniale, avait ramenée d’Indochine. Parti à la recherche de l’identité de cette sœur venue d’ailleurs, il redécouvre la vie de son père dans le décor de l’Indochine d’avant 1914.