La pratique de l’adaptation, parfois proche de la réécriture, de l’imitation ou de l’appropriation, consiste à se saisir d’un matériau (texte, pratique, chanson etc.) préexistant pour créer un texte ou un spectacle qui donnent à voir ce matériau de manière inédite de façon affirmée ou, au contraire, implicite. Il s’agit d’une pratique courante, tant dans le théâtre occidental qu’extra-occidental, qui entraîne le transfert d’œuvres et de pratiques d’une aire géographique ou culturelle à une autre, à destination de spectateurs à la culture distincte de celle de ceux pour qui la pièce avait été composée à l’origine.
Du point de vue des praticiens, quelles raisons motivent les auteurs à adapter une œuvre théâtrale ou à se saisir d’une autre pratique théâtrale ? Comment s’emparer d’un texte, parfois à plusieurs siècles d’écart, pour en composer un nouveau ? Comment croiser les pratiques occidentales et extra-occidentales ? S’agit-il d’un croisement, d’une interaction, d’un métissage ? L’auteur est-il alors traducteur, imitateur ou adaptateur ?
Ensuite, par rapport aux œuvres, comment le matériau d’origine s’accommode- t-il ou résiste-il à l’adaptation ? Quelles transpositions littéraires, scéniques, culturelles, impliquent les adaptations ? Qu’en est-il de la réception des œuvres ? Quel regard les spectateurs et les critiques portent-ils sur les pièces adaptées ?