L'Afrique de l'Ouest, qu'il s'agisse des États-nations qui la composent ou de toute la sous-région, est désormais soumise à plusieurs transformations et recompositions spatiales qui relèvent à la fois des logiques étatiques et des rationalités endogènes. Cet ouvrage se penche sur quelques aspects de ces changements. Il fait aussi le bilan des travaux menés par la jeune génération des géographes africains dans la recherche d'une connaissance scientifique autonome, capable de contribuer à la pensée géographique universelle actuellement dominée par les dynamiques sociales.
L'analyse qui y est faite des réseaux marchands et des marchés périodiques peut être considérée comme une autre manière d'aborder la géographie sociale en Afrique de l'Ouest. En effet, les animateurs des échanges régionaux, d'origine locale, ont su développer avec les pouvoirs publics des liens de clientélisme et de réseautage qui constituent désormais les facteurs de transformation et de structuration de l'espace.
Ces recompositions spatiales entraînent quelques incertitudes et constituent en même temps des menaces et des opportunités. Comme incertitudes, on peut noter la mauvaise gestion des relations dialectiques qu'entretiennent l'espace, le pouvoir et la société se traduisant par la non-maîtrise du cadre spatial de l'exercice du pouvoir. La logique politique est souvent remise en cause par la société à travers de multiples contestations. De ces contestations résultent désormais des crises socio-politiques récurrentes. Celles-ci sont donc devenues des menaces avec le besoin accru d'une nouvelle recomposition spatiale qui peut offrir d'autres opportunités de développement. Ces rapports dialectiques posent de nouveaux paradigmes dont quelques-uns sont abordés dans cette étude.