Comment peut-on être latino-américaniste aujourd’hui ? Quel intérêt représente pour les sciences de l’homme et de la société, l’existence d’une corporation de chercheurs spécialistes d’une aire culturelle, l’Amérique latine ? Comment évoluent les connaissances scientifiques concernant le continent ? Comment ces connaissances sont-elles transmises et à quel public ? C’est à ces questions et à quelques autres que Jacques Chonchol et Guy Martinière s’efforcent de répondre dans cet ouvrage. Découverte par l’Europe, colonisée, l’Amérique a d’abord été connue grâce aux récits des navigateurs et des missionnaires. Au XIXe siècle, les explorateurs ont laissé la place aux premiers universitaires et chercheurs. Géographes, ethnologues, historiens, archéologues... exprimèrent les ambitions d’une science et d’un esprit scientifique universels appliqués aux caractéristiques originales de ce laboratoire : le latino-américanisme était né. Il était né en France. Mais, l’expression même de ce latino-américanisme apparaissait bien différente selon les visions, perceptions et problématiques fort diverses dont il se réclamait. À mesure que l’intérêt des acteurs du développement des relations entre l’Amérique latine et la France s’accentuait, les cheminements culturels, économiques, politiques des peuples et des nations se diversifiaient. Les latino-américanistes peuvent-ils encore faire connaître aujourd’hui l’Amérique latine aux Latino-américains ? Ont-ils seulement la possibilité, en France, de faire connaître l’Amérique latine aux Français ?