Apulée doit sa renommée aux "Métamorphoses", appelé aussi "L’Âne d’or" ("Asinus aureus"), premier roman en prose de langue latine. Ce récit en onze chapitres relate les aventures d’un jeune homme, Lucius, malencontreusement transformé en âne par sa maîtresse Photis à l’aide d’un onguent magique. Après diverses péripéties comiques, érotiques et ésotériques, où le lecteur découvre entre autres le mythe d’Éros et Psyché, il revient à sa forme humaine en mangeant une couronne de roses. "L’Âne d’or" s’achève par une initiation aux mystères d’Eleusis et une célébration du culte d’Isis et d’Osiris. Un prêtre explique alors la signification spirituelle de la métamorphose, l’âme de l’homme étant chassée de son état de béatitude pour connaître les vicissitudes de l’état animal. La onzième partie, empreinte en son début d’une craintive joie religieuse, ne cesse, jusqu’à la fin, d’être un splendide récit des visions extatiques de la liturgie mystique et des initiations sacrées. La personnalité d’Apulée s’y dessine nettement à travers le héros qui, soudain, n’est plus le Grec Lucius, mais un natif de Madaure, autrement dit lui-même. Dans "L’Âne d’or ou Les Métamorphoses" apparaît tout le génie de l’auteur, sans doute l’écrivain le plus personnel de l’Antiquité quant au style.