Toujours annoncé, jamais terminé, pendant plus de trente ans ce livre est passé, aux dires mêmes de son auteur, pour un livre « infaisable ». Pourtant, en décembre 2008, Henri Meschonnic mettait un point final à sa longue entreprise.
Cette étude sur le rapport de l'histoire et du langage montre exemplairement que tous les mots sont des phrases, tous les mots sont des discours. L'histoire est le devenir collectif de chaque parole.
La question que pose Henri Meschonnic à propos du travail de Sartre sur Flaubert : « Qu'est-ce qu'être son propre contemporain ? » contient l'enjeu majeur de Langage, histoire, une même théorie, puisqu'elle interroge chacun sur le sens de son propre statut d'individu dans le rapport à la société. Car l'histoire est bien autre chose que le temps : elle est le social, le rapport signifiant de l'individu à la collectivité. De sorte que tout ce qui arrive me situe nécessairement et m'identifie.