L’arabe et le berbère sont les langues issues de l’immigration les plus parlées en France aujourd’hui. Qu’en est-il de leur transmission ? Pourquoi et comment transmet-on l’arabe, le berbère ou parfois uniquement le français ? Quel type de transmission opèrent les parents ayant migré ? Et de quelle manière leurs enfants composent-ils avec cet héritage ? Quitter sa terre natale suppose des remises en question profondes. La migration conduit à de nouveaux usages. Les enfants qui grandissent en France parleront-ils comme leurs parents ? Quel sens prend cet héritage et quel regard porte-t-on sur ces transmissions familiales ? Au-delà de ces interrogations, il s’agit ici d’analyser les transmissions linguistiques intergénérationnelles qui s’effectuent au sein des familles. Mêlant approches qualitative et quantitative, l’auteur souligne la complexité de ce processus. Elle montre en particulier le poids de la langue française dans la vie quotidienne et la place, formelle ou informelle, de l’arabe et du berbère. Un saut dans le temps rappelle que l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, loin d’être « homogènes », constituent des entités multilingues et hétérogènes, dont l’histoire fut intimement mêlée à celle de la France. L’étude de la transmission des langues renvoie à celle de la dynamique des relations familiales et, finalement, au-delà du contexte de la migration pris en compte ici, chacun retrouvera un peu de sa propre histoire familiale.