Voici le journal testamentaire d'un homme à l'agonie,
un poète qui n'a plus de souffle que dans les mots,
plus de vie à brûler que par les mots, et qui leur cède
tout.
La force désespérée qui s'exprime ici est d'une
beauté à couper le souffle. C'est un appel d'air dans
l'incendie, qui déplace tout discours, le condense et le
violente à bouche que veux-tu ; qui retire toutes ses
chevilles à la langue, convoque tous les rythmes, mêle
tous les styles, toutes les voix.
Une «agonie d'encre... - mais oui en boucle». Nous
sommes prévenus : ce n'est pas un poème, c'est un
brûlot poétique, un cri, un hymne à la vie, la vraie,
celle qui passe la mort.
À côté de ce texte terrible et bouleversant, combien
de romans peuvent se tenir debout, combien ?
Guy Goffette