En 1939, lorsque la guerre éclate, voilà déjà
cinq ans qu'un colonel clame dans le désert
qu'elle est préalablement perdue. L'armée française
est trop lourde, trop peu offensive, ses
blindés sont inadaptés à la puissance de feu de
l'Allemagne nazie : aveuglée par le traumatisme
de 14-18, la France court à la défaite.
Appelé d'urgence à de hautes responsabilités
ministérielles, de Gaulle assiste à la débâcle,
malgré quelques faits d'armes personnels, à
l'Est. Bientôt le gouvernement fuit à Bordeaux,
et c'est l'armistice. Une lâcheté insupportable,
inacceptable pour un homme qui a, depuis
toujours, «une certaine idée de la France» :
il s'envole pour Londres. Tandis que d'autres
s'accommodent de Vichy, le général fait retentir,
depuis l'Angleterre, la voix d'une France irréductible,
libre, debout : la voix de la France
éternelle.