L'arrivée dans les lieux de privation de liberté
Tant par les visites qu'il effectue que par les saisines qu'il reçoit, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) constate que l'arrivée dans ces lieux constitue une rupture brutale pour les personnes enfermées, souvent inattendue, porteuse de risques et créant des situations de vulnérabilité.
Cette rupture, communément nommée le « choc carcéral », qu'il conviendrait plutôt d'appeler « choc de l'enfermement » tant il n'est pas propre aux prisons et recouvre l'ensemble des lieux soumis au regard du CGLPL : hôpitaux psychiatriques, centres de rétention administrative, centres éducatifs fermés mais aussi lieux de séjours transitoires ou de courte durée - locaux de garde à vue ou de rétention, geôles et dépôts des tribunaux, urgences psychiatriques - qui constituent, souvent, le point de passage préalable de l'« arrivant ».
En documentant ce moment charnière et son circuit, le CGLPL souhaite, par une analyse transversale, formuler des recommandations afin de garantir un accueil, une prise en charge et une orientation respectant les droits fondamentaux des personnes concernées, et permettre ainsi de limiter les dangers dont est porteur le passage de la liberté à l'enfermement.