«En septembre 2007, sans autre intention que de
me distraire d'un roman en cours d'écriture, j'ai
ouvert un blog, quel vilain mot, j'ai donc ouvert un
vilain blog et je lui ai donné un vilain titre, plutôt par
dérision envers le genre complaisant de l'autofiction
qui excite depuis longtemps ma mauvaise ironie.
Rapidement j'ai pris goût, et même un goût extrême, à
cet exercice quotidien d'intervention dans le deuxième
monde que constitue aujourd'hui Internet et à ces
petites écritures absolument libres de toute injonction.
Mon identité de diariste est ici fluctuante,
trompeuse, protéiforme. Je me considère à mon
tour comme un personnage, je bascule entièrement
dans mes univers de fiction où se rencontre
aussi, non moins chimérique, le réel. Je ne m'y
interdis rien, c'est le principe, ni la sincérité ni la
mauvaise foi, ni même à l'occasion l'assassinat.
Ces pages pourront être lues ainsi comme la
chronique nerveuse ou énervée d'une vie dans
la tension particulière de chaque jour.»
Éric Chevillard