L'autofiction et les femmes
Un chemin vers l'altruisme ?
Le principe vital de l'autobiographie traditionnelle est l'acte d'imposer à autrui, avec sans doute de moins en moins d'assurance, au prix d'un dévoilement total, son autoreprésentation des êtres et des choses.
L'autofiction s'en démarque nettement par la pleine conscience de la fiction à l'oeuvre dans tout récit de soi et, paradoxalement, de la nécessité de la faire partager à autrui.
Car pour que le monde existe, soit une réalité et non pas un délire, encore faut-il y faire entrer le lecteur, lecteur réel, sceptique, irrité, compatissant, comme tout interlocuteur dans la vraie vie.
Dimension nécessaire, peu explorée à cause de la fascination pour l'expression du moi.
Dimension fondamentale : l'autofiction ne serait pas principalement une ego-fiction mais une alter-fiction.
Dimension qui remet en cause les limites de soi : un chemin vers l'altruisme ?
L'acuité avec laquelle se pose alors la question des clivages établis, dont la dichotomie masculin-féminin pourrait être la base, est sans doute à relier à la place particulière qu'y ont prise les femmes.