Le bon peuple du sang
« Je vais vous entretenir des anciennes communiantes, des musettes, des guinguettes, des robots de ménage qui cassent tout dans les taudis surchargés, de l'ombre qui règne dans les petites pièces sales et tristes et, oui, de la tristesse, du désespoir, de la rage et de la mort qui ne vient pas malgré tout ce qu'on fait pour elle.
J'aimerais mieux vous entretenir de tapis cramoisis et de lustres, de statues qui portent des torches, de jardins d'hiver pleins de mimosas et de jasmin, de rocking-chairs moelleux avec le bruit délicat de la fontaine entre les vitres, de précieux joyaux qui ruissellent, de Jaguar luisantes glissant la nuit dans les capitales luxueuses, de voitures volantes pour les gros en haut-de-forme ; vous entretenir de luxe et de volupté, de joie, d'allégresse, de brouhahas où les rires aigus tintent au milieu des rires graves animés, mais ce n'est pas à l'ordre du jour. »