Au printemps de ma soixante-dixième année,
un coup de colère salvateur m'a amené à dire
Non à l'Église qui était la mienne depuis mon
baptême. Non, décidément, ce n'était plus
possible. Dans cette Église-là, j'étouffais.
Tout un été, j'ai pris le temps de la réflexion
et de la prière, et la décision s'est formée peu
à peu d'elle-même, comme un fruit mûr qui
tombe de la branche : devenir protestant !
Pourtant, le Concile de mes vingt ans avait
vraiment représenté pour moi le «printemps
de l'Église», en même temps que celui de ma
foi chrétienne : oui, finalement, il devenait
possible d'être chrétien au sein de l'Église
romaine. Mais les reculades de ces dernières
décennies ont fini par avoir raison de mon
espérance : je ne pouvais plus faire semblant
d'être catholique. Je suis allé frapper à la porte
d'une paroisse réformée. Une autre histoire
commençait.
Je n'écris pas ici un livre contre qui que ce soit.
Mon but n'est pas de détruire, de critiquer, de
honnir. Ce qui m'importe aujourd'hui, c'est
l'épanouissement de la foi que j'ai trouvé au
sein du protestantisme !
(Extrait de l'avant-propos)