Au-dessus de la Seine, au dernier étage d'un immeuble baroque, une baie vitrée en demi-lune est, chaque nuit, illuminée. De la place de la Concorde, on l'aperçoit, elle intrigue. L'ordonnateur de cet éclairage nocturne est François Fydal. Dix ans après avoir fui Paris pour l'Amazonie, il est de retour. A-t-il rencontré ce calao - oiseau des forêts chaudes - symbole de jours heureux que le souvenir seul illumine ? André Rollin s'empare de la mémoire de François Fydal : enfant, cet homme disloqué rêvait de crever le ciel d'un jet de cailloux. Aujourd'hui, est-il revenu pour briser cette baie - en éteindre la lumière - afin de retrouver peut-être une femme, des femmes ? Le Calao, roman au nom d'oiseau des contrées lointaines, agit comme un cérémonial incantatoire, l'écriture précise et dense réveille la mémoire et, comme de la glace, très vite brûle.