Richelieu a légué une correspondance immense et passionnante. Grâce à la
diversité de ses interlocuteurs, le cardinal-ministre s'est doté d'un réseau
exceptionnel d'informateurs. Leurs lettres et mémoires, devenus documents de
travail, permettent de mieux comprendre les grands évènements du temps et
d'appréhender leurs protagonistes sous un jour nouveau. L'oeuvre accomplie est
considérable : l'infatigable serviteur de Louis XIII a fait de son roi un souverain
respecté des princes français et européens. L'année 1633 est marquée par
d'indéniables progrès diplomatiques et territoriaux, grâce auxquels Richelieu dote le
monarque d'ambitions spatiales à la mesure de la tâche accomplie depuis 1624. Son
autorité bien assise, il entend assujettir les duchés de Lorraine et de Bar et imposer
sa médiation aux acteurs de la guerre de Trente Ans. Tandis que les sceaux, enlevés
au marquis de Châteauneuf, sont attribués à Pierre Séguier, le marquis de Feuquières
impose l'arbitrage de la France à la ligue d'Heilbronn. La création du parlement de
Metz, la prise de Nancy et le traité de Charmes débouchent sur la saisie féodale du
Barrois et sur l'occupation provisoire des États du duc Charles IV. L'avancée vers le
Rhin devient inéluctable et la question de la succession au trône cruciale.