Lors d'une cérémonie organisée à l'Hôtel Saint-Pol en l'honneur des vaincus de
la bataille de Nicopolis -15 septembre 1396-, Gui de Clairbois s'est indigné
que l'impéritie et la bassesse de ces grands seigneurs eussent été célébrées
comme des vertus. Charles VI, à demi conscient, a voulu faire emprisonner
ce perturbateur redoutable. Son frère, Louis d'Orléans, s'y est opposé. Gui, à
son corps défendant, est donc devenu un des hommes liges de son protecteur
qui lui confie pour mission de se rendre en Avignon où Benoît XIII, le pape
schismatique, est assiégé dans son palais par des troupes royales.
Gui et son écuyer, Broeckx, participent à la défense du Saint-Père. Profitant
d'une accalmie, ils reviennent à Paris pour rendre compte de leur mandat au
duc. Libres de toute obligation envers lui, les deux hommes partent pour la
Normandie où vivotent la mère de Gui, Luciane, et l'amie qui, jadis, lui sauva
la vie : Hermeline.
Or, Hermeline est morte. Luciane qui s'accrochait au village de
Montsurvent, où elle vécut une bonne partie de son existence, consent à
partir pour Clairbois à l'issue d'une terrible tempête. Elle sera accueillie par
Alaïs, une jeune femme éprise de Gui, lequel apprend bientôt que l'épouse qui
l'avait quitté, Héloïse, est décédée après avoir mis au monde un enfant mâle
qu'il devra aller chercher à Tours.
D'autres événements viendront perturber sa vie avant que Louis d'Orléans
ne le fasse partir pour Montendre, en Saintonge, où sept chevaliers aux Lis
devront affronter sept Anglais. Il ne figurera pas parmi ces guerriers. Sa tâche
sera de préparer au combat le fils de son ancien beau-père : Guillaume de la
Champagne, baron d'Apilly, chambellan du duc Louis. Ce présomptueux
damoiseau n'est âgé que de seize ans. Naguère, son père s'était comporté
comme le pire ennemi de son occasionnel maître d'armes.