Après l'épisode de Varennes, en 1791, de nombreux officiers refusent de prêter serment à la Constituante et choisissent d'émigrer. Georges de Rivières est l'un d'entre eux. Né en 1755, il est issu d'une famille albigeoise anoblie au début du XVIIIe siècle, dont la position sociale est ensuite consolidée par l'acquisition d'une terre noble, puis par des alliances et le métier des armes. Entré à quinze ans au régiment Dauphin-Infanterie comme cadet, Georges de Rivières prend part au premier combat naval de la guerre des Amériques, au large d'Ouessant, où il est grièvement blessé. Il est capitaine en premier quand survient la Révolution. Celle-ci bouleverse sa carrière. Il appartient successivement à trois armées d'émigrés et fait campagne avec chacune d'entre elles contre les armées de la République. Dans l'Emigration, il est admis dans l'ordre de Saint-Louis et devient alors le chevalier de Rivières. Sa vie d'errance le conduit jusqu'au Consulat. Radié de la liste des émigrés, il revient à Albi, se marie, fonde une famille nombreuse et participe à la vie publique. Il meurt à l'âge, fort avancé pour son temps, de quatre-vingt-dix-sept ans, au terme d'une vie bien remplie.
Le chevalier de Rivières est un exemple de ces officiers dont l'existence s'est déroulée à une période charnière de l'histoire de France. Son histoire particulière reflète les bouleversements du XVIIIe siècle et leurs répercussions au siècle suivant.