Le Collège de
Jérémie Lefebvre
Jérémie Lefebvre se saisit de la condition de souffre-douleur, lui arrache ses titres de noblesse et en dévoile l'ambiguïté acharnée, les beautés horribles, la tristesse à pleurer de rire. Avec une écriture de premier de la classe retravaillée au cutter, il pousse la problématique du harcèlement scolaire jusqu'aux frontières de la folie et livre un roman haineux, drôle, bouleversant, d'un noir incandescent.
« Le car de ramassage ramassait chaque matin des enfants et des adolescents de tout le canton de Buchy et les déshumanisait. Il avalait ces enfants, qui étaient peut-être encore quelques minutes plus tôt des êtres humains pourvus d'âmes, il les digérait dans sa carlingue aux sièges couleur de vomi, et il les transformait en bêtes féroces. »