«Si nous plaçons l'inceste, donc la sexualité, comme
plaisir des plaisirs nécessitant l'invention d'une
règle des règles, la castration apparaît bien comme
le régulateur indispensable de la sexualité non
seulement pour la vie sociale mais pour la croyance de
l'individu en sa propre survie terrestre, aussi longue
que possible. [...] Le sens de la castration est donc
bien symbolique : pas seulement par sa face érotique
en relation avec la mère incestueuse du complexe
d'OEdipe, mais aussi par sa face meurtrière, vectrice
du désir de faire mourir celui qui s'oppose à ce plaisir
incestueux. La castration apparaît comme une mesure
qui évite la vengeance du talion en punition du désir
parricide. Non par mansuétude, mais parce que les
raisons du meurtre peuvent être multipliées. [...] La
sexualité est donc ici reconnue dans sa double valeur :
celle de la différence des sexes et celle du rapport de
la génération, c'est-à-dire de la perpétuation de la vie.
L'inceste et la mort sont réunis à travers le symbole
négatif de la castration.»