L'autorité a besoin de s'incarner dans un individu de chair et d'os. Loin de se réduire à une simple enveloppe charnelle, le corps des souverains a joué un rôle déterminant dans l'exercice du pouvoir, du Moyen Âge au XIXe siècle. On découvre dans cet ouvrage les ressorts vitaux d'un régime politique constamment tributaire du physique, de l'apparence et des représentations d'un individu à la fois banal et extraordinaire, aussi éphémère que légendaire. Entre la cérémonie fondatrice du sacre et les funérailles qui cultivent le paradoxe d'une royauté « qui ne meurt point », mariages, cérémonies curiales, rituels thaumaturgiques et épisodes de maladie rappellent que la nature mortelle des monarques a toujours posé problème.
Stanis Perez retrace avec maestria, archives à l'appui, la longue histoire d'un corps à la fois biologique et politique qui s'est efforcé d'incarner l'État, puis la Nation, en gérant les fatigues, les crises et les aléas d'une existence souvent hors du commun.