«J'ai souvent redouté le drame d'un pays aveuglé, marchant à tâtons», écrit Dominique de Villepin, après sept années passées au sommet de l'État.
Dans une fulgurante synthèse historique, de la monarchie à la récente cohabitation, il décrit la France comme le pays du pouvoir, un pouvoir paralysé, divisé, confronté aux angoisses des Français.
Dénonçant avec une verve nourrie de son expérience «l'esprit de Cour» qui s'est répandu partout, Dominique de Villepin veut croire au sursaut collectif, au «passeur» comme à tous ceux qui voudront participer à la «révolution pacifique». «À nous, écrit-il, d'établir un nouveau pacte, un nouveau contrat, bien au-delà de celui venu du fond des âges, conclu entre le peuple inquiet et le Léviathan.»
Pour lui, comme pour Malraux, ce qui caractérise la civilisation d'aujourd'hui est, à l'évidence, son absencede décisions. Aussi pense-t-il enfin venue l'heure «décisive», le «temps de l'action».
Ce texte bref, lyrique, d'un style éblouissant porte le débat à son plus haut.