Au cœur de réformes ou d’innovations, l’on peut être sceptique et douter, face aux résistances et aux manœuvres de gens aux stratégies individuelles sinon individualistes. Et peut alors se dévoiler toute la solitude du manager qui n’est pas forcément appuyé par ceux qui, en cas de réussite, n’y ont pas intérêt. En fait, il y a le cœur et l’esprit. C’est lors de réformes qu’on m’avait confiées, par confiance, je suppose, en butte au scepticisme et aux tentatives de tous genres, que je me mis à caresser le rêve d'écrire un ouvrage. A mes yeux, celui-ci ne pouvait s’appeler que « Le cœur et l’esprit. »
Mais les processus ne suffisent pas ; il y a l’homme, ce qu’il pense, désire, craint, intériorise, accepte ou rejette. Il y a le cœur et l’esprit, atouts ou obstacles aux meilleurs projets d’excellence, de performance et de changement…Pourtant, dans une première série d’ouvrages, je pressentais de telles problématiques. Cependant, le travail était encore enfermé dans les modélisations et l’approche mécanique des processus. L’angoisse d’une architecture qui intègre « performance, résultat, excellence, qualité, croissance rapide, lutte contre la pauvreté », apparaissait de temps en temps, comme une étincelle fugace, ne se prêtant pas au jeu de la formalisation, du rapprochement des idées et de la synthèse. Tout de même, il paraissait qu’il y avait là autant de termes pour une même problématique qui ne pouvait se réaliser de manière optimale, sans « le cœur et l’esprit ». Il y avait aussi une sorte de conviction que le vécu était qu’on voulait arriver à ce jeu des relations entre la performance, la croissance et la lutte contre la pauvreté, avec une vision strictement exogène et technocratique, axée sur les processus, en occultant le problème complexe du diptyque « cœur et esprit ». Cet ouvrage s’interroge sur de tels enjeux et tente d’apporter une contribution critique et prospective. Il cherche à décliner les enseignements et les leçons que nous pouvons apprendre du cœur et de l’esprit, à travers la gouvernance au réel, à travers le management des réformes et des innovations, au sein de diverses organisations et au niveau des ressources humaines.
L'ouvrage est aux confins des interactions entre le management et la gouvernance, fidèle à sa démarche systémique et intégrée qu’on trouve dans ses ouvrages antérieurs. Cet ouvrage a la particularité de s’éloigner quelque peu de l’approche technique axée sur les processus et d’interroger le facteur humain et social, les visions, les perceptions, en somme le cœur et l’esprit. C’est donc une réflexion sur la dimension qualitative qui vient compléter ses publications antérieures. Son ouvrage demeure un cri similaire au slogan d’Obama « Vous pouvez », avec le cœur et l’esprit, précise l’auteur.