La disparition d'un empire, celui des Hittites, qui avait joué un
rôle de premier plan dans le monde proche-oriental du XVIIe au
XIIIe siècle avant notre ère et qui a disparu brusquement au début
du XIIe siècle av. J.C., est difficile à expliquer d'autant plus que la
crise qui a frappé les pays du Levant à la même époque, si elle a eu
des répercussions sur tous les États de la région, n'a pas entraîné
l'anéantissement des autres grandes puissances, Egypte, Assur et
Babylone. Celles-ci ont connu un déclin avéré mais ont, à plus ou
moins brève échéance, su rétablir leur situation, parfois, comme en
Egypte, en acceptant l'infiltration d'éléments étrangers, les
Libyens, qui s'assimileront et finiront par faire de l'un de leurs
chefs un pharaon. On peut faire la même constatation en
Mésopotamie et en Syrie septentrionale avec les Araméens. Le
Hatti a disparu quant à lui, preuve qu'il accusait une faiblesse
particulière due à son organisation interne ou au fait que sa
situation géographique l'exposait à des dangers plus redoutables
que ceux qui assaillaient les puissances voisines. Il existe cependant
un cas comparable, jusqu'à un certain point, à celui du royaume
hittite, celui du monde mycénien.