Le donjon de Niort
Organisation d'un chantier de construction à la fin du XIIe siècle
Depuis 1840, année de son inscription à l'Inventaire des monuments historiques, le donjon de Niort a intéressé les historiens, les historiens d'art, les archéologues et les castellologues. En témoigne une bibliographie regroupant près de 80 articles et monographies. Sa typologie innovante à deux tours indépendantes réunies par une courtine fait référence dans la région Aquitaine et sur le territoire français. La communauté scientifique s'accorde pour dater la construction de l'ensemble castrai vers 1180, les noms d'Henri II Plantagenêt ou son fils Richard Coeur de Lion sont souvent retenus pour avoir été le maître d'ouvrage. Les travaux de restaurations des salles du donjon commencés dans les années 1990, poursuivis par plusieurs campagnes de fouilles archéologiques, ont révélé 4000 marques lapidaires laissées par les tailleurs de pierres. Une trentaine de ces marques identitaires avaient été dessinées vers 1900 par Arthur Bouneault ; nous en avons ajouté plus de trois cents. Ces signes gravés publiés pour la première fois sous forme d'un corpus de 323 représentations donnent une idée assez précise de l'organisation d'un chantier de construction à la fin du XIIe siècle, incluant tous les corps de métiers, mais aussi les moyens de levage, les échafaudages, les outils, les carrières. En somme replacer l'homme et la femme du Moyen Âge parmi l'itinérance imposée pour construire les cathédrales, les églises, les donjons.