Le facteur temps ne sonne jamais deux fois
Chose déroutante, décidément, que le temps. Nous en parlons comme d'une notion familière, évidente, voire domestique, « gérable ». Une sorte de fleuve dont nous pourrions accommoder le cours à notre guise, à coups de plannings, de feuilles de route, d'agendas. Nous parlons même d'un « temps réel » pour évoquer l'instantanéité, c'est-à-dire le temps sur lequel nous n'avons aucune prise.
Les physiciens, eux, l'ont couplé à l'espace, en ont fait une variable mathématique, abstraite, qu'ils intègrent dans des théories audacieuses, spectaculaires, mais si complexes qu'elles sont difficiles à traduire en langage courant. Certains disent même avoir identifié le moteur du temps.
Quant aux philosophes, ils ne cessent depuis plus de deux millénaires de lui tourner autour, et de le soumettre au questionnement : Le temps est-il une sorte d'entité primitive, originaire, qui ne dériverait que d'elle-même ? Ou procéderait-il au contraire d'une ou plusieurs autres entités, plus fondamentales : la relation de cause à effet, par exemple ? Le temps s'écoule-t-il de lui-même ou a-t-il besoin des événements qui s'y déroulent pour passer ? S'apparente-t-il au devenir, au changement, au mouvement ? Et au fait, le temps a-t-il eu un commencement ?
À toutes ces questions, la physique apporte des éléments de réponses, souvent fascinants. Mais aucune discipline ne parvient à épuiser, à elle seule, la question du temps. C'est pourquoi nous avons croisé les regards. Et lorsqu'on met côte à côte nos discours sur le temps, les arguments des philosophes et les théories des physiciens, que se passe-t-il ? Sans aucun doute de belles et troublantes choses...
C'est exactement ce que nous avons voulu savoir.