En homme d'État scrupuleux, le grand vizir Abdallah voit ses glorieuses actions mériter de figurer dans l'empyrée parmi les plus belles de l'humanité. Mais un souci excessif de la vertu dans l'administration de la chose publique le pousse à conclure un pacte avec un esprit supraterrestre : son intransigeance vertueuse aura alors un effet calamiteux. C'est loin de sa patrie ravagée qu'il retrouvera sa sérénité d'homme et après s'être dépouillé de ses hautes responsabilités. Plaçant l'action dans le décor idéal de l'Orient pour mieux s'adresser à l'Occident, Klinger poursuit sa réflexion sur le rôle de l'individu dans la société et les vertus controversées de l'enthousiasme. Les rapports entre le Calife, dépossédé de son pouvoir par un entourage despotique, et le conteur vagabond Ben Hafi, jouissant d'une dangereuse liberté d'expression, atteignent, dans cette suite aux Voyages avant le déluge, une nouvelle dimension de solidarité qui triomphe des vicissitudes de la vie.