Quand André rencontre Flora dans un bar espagnol,
un soir de 1967 à Paris, il est immédiatement
subjugué. C'est elle la tant attendue, celle
qui doit bouleverser sa vie. Plus rien ne compte
alors que la revoir, lui parler, entretenir le lien
qui s'ébauche et qui devrait les unir à tout jamais.
Avec l'espoir vient la pudeur, et André garde cet
émoi pour lui seul, n'en parle pas à Jurij, un ami
de toujours qui lui rendait visite, déjà, à l'orphelinat,
et qui vient de réapparaître après plusieurs
mois d'un mystérieux voyage. Russe ou peut-être
Polonais - il n'aime pas évoquer ses origines -,
Jurij est surtout écrivain, opiomane et torturé par
ses souvenirs.
Le Fruit du silence est l'histoire d'un homme
qui tombe amoureux et qui croit tout à coup
que le bonheur lui est permis, comme si le passé
n'existait pas, comme si on n'était pas inexorablement
coupable d'être celui qu'on est. Tissant
une intrigue qui nous emmène de Majdanek à
Paris, de Bruges à Venise, de 1944 à 1967, Arnauld
Pontier, porté par un souffle romanesque à la
prose exigeante, stigmatise la faute des pères et
constate l'impossible rédemption.