« J'aime ce pays autant qu'il ne m'aime pas. » Albert Einstein au sujet de la Suisse
En s'appuyant sur des documents nouveaux, il ressort, entre autres, que la Suisse de 1933 était tout sauf ravie de voir que le plus célèbre des prix Nobel cherchait la protection diplomatique de la Confédération helvétique au moment où les nazis confisquaient ses biens à Berlin. Pourtant, peu après son arrivée en Suisse en 1895, à l'âge de 16 ans, Albert Einstein renonça à sa nationalité allemande et obtint, cinq ans plus tard, le passeport helvétique. Il gardera toute sa vie un excellent souvenir de cette première année passée à Aarau où il devait être initié par sa famille d'accueil à l'esprit de tolérance et de démocratie. Après ses études au Polytechnikum de Zurich, suivies de deux années de chômage, il trouva enfin en 1902 un poste à Berne pour une tâche de « gratte-papier » à l'Office des brevets où il restera sept ans. C'est à cette époque que ce père de famille de 26 ans, petit fonctionnaire fédéral vainement en quête d'un poste universitaire, fit ses découvertes fondamentales pendant ce qui fut appelé « l'année merveilleuse » de 1905. Pourtant, il devra attendre 1909 pour que l'université de Zurich finisse par lui concéder une chaire de professeur extraordinaire. Après moins de vingt ans passés à l'Académie prussienne de Berlin, Albert Einstein quitte l'Allemagne nazie et s'embarque en 1933 pour les Etats-Unis où il vivra désormais à Princeton. Néanmoins, tout en se considérant citoyen du monde, il ne se départit jamais de son passeport suisse.