A l'origine de toute histoire qui se répète, il y a la légende. Le mythe fondateur. Chaque génération hérite de la précédente, chaque génération livre à la suivante la légende. Génération après génération. nous posons nos pas dans les empreintes de nos ancêtres, de mère en fille, de père en fils, oui, nous nous lançons sur les mêmes chemins, qu'on le veuille ou non, malgré nous, sans que l'on y puisse quoi que ce soit, nous reproduisons, c'est cela le mot, nous reproduisons l'histoire, la rejouons, nous déclinons le mythe fondateur, nous nous chargeons de notre rôle dans la légende. Nous endossons ce rôle, ce costume, ce personnage, qu'on le veuille ou non. Malgré nous. Comme dans les tragédies grecques où le destin est une donne de départ, gravé, annoncé, inévitable, pas de détour, pas d'autre route possible, pas à pas cheminer dans ce qui est prédit, ce qui est donné, et puis, et puis, voilà, accomplir ainsi, justement, son destin. Son destin, oui. Voilà.
Deux familles ennemies, mais partageant une histoire commune. Deux femmes, Luiza et Tereza, leur opposition farouche qui devient une amitié plus forte que n'importe quel lien de sang. Soixante années durant lesquelles le monde change, les deux femmes aussi.
Il y les grandes et les petites guerres, les bagarres pour de vrai et pour de faux, les amours interdites, les alliances dites contre nature, les menus drames et les grandes tragédies.
Il y a ce qui se transmet, la mémoire du monde, la mémoire familiale. Une saga, une épopée, une Cerisaie méditerranéenne.
C'est surtout l'histoire de Luiza du verger et de Tereza de la villa, de tout ce qui les sépare et de tout ce qui en fera des soeurs.
C'est l'histoire de Luiza et Tereza à vingt, cinquante, quatre-vingts ans. De leurs parents, de leurs frères, de leurs enfants, et de la tourmente du monde.