Hier ils ont empoisonné le berger allemand des Girard.
Faut pas croire, c'est pas rien qu'une coïncidence,
un fait divers. Non, c'est un signe. Un indice venu
s'ajouter à tant d'autres indices que les gens d'ici,
par commodité ou par lâcheté, ne veulent pas voir,
préfèrent ignorer.
Parfois, baisser les stores, fermer les yeux ou regarder ailleurs
c'est pratique, commode, agréable même, pour peu que l'on
aime son petit confort. Mais on ne peut pas vivre constamment
les yeux fermés en se promenant au bord d'un précipice sans
risquer la gamelle sévère, la dégringolade, la chute ; vous savez ?
celle réputée pour être la plus dure.
Aujourd'hui on peut en rire puisqu'on peut rire de tout.
D'accord, j'veux bien. Mais demain ? Mais un jour ? Un sale
jour ? Elle sera là, la Guerre. Et ouais... Et les rieurs, les incrédules,
les inconscients, tous ceux qui la ramènent, ne seront
plus très fiers. I'pavoiseront pas. Oh non ! Pasque, je peux
vous dire, c'est pas quand on a le cul sale qu'on a envie de
grimper au mât de cocagne !