J'avais décidé de le mettre complètement à plat, pour le plaisir ; il était très jeune, à peine vingt ans, et j'en ; ferais mon souffre-douleur, ce serait une distraction. Pendant un court moment, je ne regretterais plus ma solitude.
Un prisonnier en attente de jugement s'est construit un monde de silence. L'arrivée dans sa cellule du jeune Bengali vient rompre son isolement et l'oblige à faire tomber une à une les défenses qu'il avait érigées.
Paru en décembre 1943 dans la revue Le livre des lettres, Le jeune homme qu'on surnommait Bengali est la première nouvelle publiée de Louis-René des Forêts (1918-2000). La même année, paraît son premier roman chez Gallimard, Les mendiants.
Méditation sur l'agression et l'affection, sur l'enfermement et la liberté, la parole qui blesse et qui exalte, Le jeune homme qu'on surnommait Bengali concentre les thèmes majeurs des livres à venir, du Bavard à Ostinato, en passant par Un malade en forêt.
Saluée par Jean-Paul Sartre, Maurice Blanchot ou Marguerite Duras, l'oeuvre de Louis-René des Forêts est aujourd'hui reconnue comme l'une des plus exigeantes de la littérature contemporaine.
À partir d'une référence explicite au corps tatoué des prisonniers, Frédérique Loutz crée une série où la prolifération des signes se joue du plein et du vide, du sens ou du non-sens. Libre à chacun de lire dans ce flux de signes une matérialisation de l'imaginaire, une métaphore de la liberté...