Avec son appendice constitué par La Critique du Légataire, la grande comédie du Légataire universel est la dernière production que Jean-François Regnard présenta à la Comédie Française, en 1708 ; il mourut vingt mois après la première représentation. Cette pièce, qui est aussi le chef-d’œuvre du dramaturge, récapitule sa carrière dramatique : somme de sa manière, de son talent et de son esprit. Regnard est d’abord un bon observateur des mœurs du temps, comme il l’était déjà dans ses comédies destinées aux Italiens ; des défauts et des perversions d’une société dépravée, il tire des portraits aigus, assez souvent cernés d’un trait caricatural. C’est qu’il est, avant toute chose, un partisan du plaisir comique, du rire et de la joie. L’édition de Charles Mazouer se fonde sur l’originale de 1708 et donne les variantes des éditions suivantes, ainsi que d’importantes notes historiques et littéraires.