Le monde sur une feuille
Les tableaux comparatifs de montagnes et de fleuves dans les atlas du XIXe siècle
Si des représentations du profil des montagnes sont attestées dès la Renaissance, il faut attendre la toute fin du XVIIIe siècle pour voir apparaître les premiers « tableaux comparatifs » des données collectées par les explorateurs qui sillonnent le monde : hauteurs des montagnes et des chutes d'eau, longueurs des fleuves, superficies des lacs ou des îles... Ce type de figuration qui offre « aux hommes qui veulent voir [...] un microcosme sur une feuille », pour reprendre les termes de Humboldt, précurseur en la matière, va connaître un immense succès, et avant de disparaître à l'orée du XXe siècle il donnera lieu à une grande variété de planches étonnantes combinant le raffinement du dessin et de la composition au souci scientifique et didactique.
Le monde sur une feuille est le premier ouvrage, non seulement en français mais dans le monde entier, à proposer un parcours dans ce riche corpus de « tableaux » dédiés aux phénomènes géologiques extraordinaires, allant du graphe austère au paysage fantastique.
Deux réputés historiens de la géographie et de la cartographie, Jean-Marc Besse et Gilles Palsky servent au lecteur de guides et analysent les différents types de représentation adoptés par les éditeurs d'atlas et de « posters » (américains et européens surtout) pour organiser sur une seule feuille toutes les informations topographiques.
Il revient à un troisième auteur lui-même grand amateur de cartes, l'écrivain Jean-Christophe Bailly, d'évoquer le pouvoir de fascination de ces images que l'on dirait d'un monde imaginaire...