Nous sommes en Espagne, au Siècle d’Or, celui des grandes expéditions aux Amériques, celui de Charles Quint puis de Philippe II, celui du rayonnement intellectuel – mais celui aussi de l’Inquisition à son apogée. C’est dans ce siècle de gloire et de terreur que naît l’un des personnages féminins les plus marquants de l’histoire : Sainte Thérèse.
Teresa de Cepeda y Ahumada voit le jour en 1515 à Avila, en Castille. Côté paternel, elle est marquée par ses origines marranes, et la foi juive sera toujours présente dans sa quête. Côté maternel, on ne jure que par les romans de chevalerie ; deux de ses frères sont des conquistadores ; Teresa, elle aussi, se révélera héroïque et flamboyante, mais dans une toute autre voie : celle des cloîtres et de l’extase religieuse. Nulle « bondieuserie » cependant chez cette femme qui se dit « née pour la jouissance ». Une sainte profondément terrienne, une aventurière du spirituel que sa vocation poussera à toutes les audaces. Folle ? Possédée ? Certains le diront. Mais son mysticisme est avant tout placé sous le signe de la joie et des amitiés d'exception.
Arrachée au carcan de l'histoire et du canon religieux, transcendée par la littérature, Sainte Thérèse devient sous la plume d'Alicia Dujovne Ortiz, une héroïne superbe et inattendue.