Le néoconservatisme américain
La démocratie pour étendard
« Les néoconservateurs sont de retour ! » Voici l'une des observations qui ressurgissent régulièrement aux États-Unis depuis la fin des années 2000. De Barack Obama à Joe Biden en passant par Donald Trump, aucune des présidences successives, qu'elle soit démocrate ou républicaine, n'a été épargnée par l'idée d'une telle réapparition, comme si la vie politique américaine était finalement hantée par le spectre permanent du néoconservatisme. Le terme est souvent invoqué en référence à la politique étrangère de George W. Bush, marquée par les interventions en Afghanistan et en Irak. Or, non seulement le néoconservatisme n'est aucunement réductible à l'ère de l'après 11 septembre 2001, mais il ne peut également s'envisager sous l'angle unique de la politique internationale en général, et du Moyen-Orient en particulier. Au contraire, depuis la fin des années 1960, il offre une vision complexe de la société moderne qui mérite d'être analysée. Tel est l'enjeu de cet ouvrage : mettre en lumière la substance intellectuelle d'un courant qui, en politique intérieure comme en politique étrangère, porte la démocratie en étendard.