L'homme est pourvu de cinq sens : l'ouïe, la vue, le toucher, le goût et l'odorat. Le psychiatre aussi. Aujourd'hui, les nouvelles technologies numériques et de l'information en lien avec la médecine, et a fortiori la psychiatrie, nous plongent dans un espace relationnel aseptisé, sans limite et à la temporalité abolie. La relation de soin s'en trouve modifiée, notamment dans son vécu sensoriel. Pourtant, l'odeur est partout, elle s'impose et fait intrusion. Elle agresse lorsqu'elle est putride, elle est un implicite de dégoût et de maladies. Elle est aussi subtil parfum ou essence délicate, et véhicule du transport amoureux, du désir et de la sensualité. Le corps exhale ce que l'esprit raconte. Le psychiatre, comme tout soignant, est confronté à l'odeur dans sa relation au patient. Elle l'aide à connaître l'autre et peut même le guider dans sa clinique. Mais lorsque l'odeur est difficile à supporter, quel est l'impact dans le lien thérapeutique et dans le respect de l'éthique soignante ? À contre-courant du sens commun et de la tradition philosophique, cet ouvrage se propose de réhabiliter les odeurs et l'odorat dans la relation de soin en psychiatrie.