« Après le récit de ces atrocités, je ne peux plus écouter les défenseurs de l'immobilisme de la même façon. [...] Il est vrai que les causes se bousculent au portillon de l'indignation. Mais ce silence envers ceux dont nous avons été si proches et qui nous font confiance frise l'indécence. [...] Les chrétiens d'Orient n'ont pas le vent en poupe, avec leur encens et leurs dialectes antiques, tenus pour réactionnaires dans nos pays, alors qu'ils sont à la pointe du progrès dans les leurs. J'aimerais voir les ardents partisans des grandes idées généreuses s'engager auprès des orientaux baptisés, lire des manifestes, signer des pétitions d'universitaires pour la défense des persécutés, ceci au nom des mêmes valeurs de liberté, de diversité et de tolérance, que l'on accorde sans sourciller à d'autres causes. »
Au rythme actuel des massacres et de l'émigration, il n'y aura plus de chrétiens dans leur berceau originel. Ce n'est pas seulement un cri de détresse, c'est le constat amer d'une réalité qui rappelle les massacres de 1915 en Turquie, ceux de 1933 en Irak.
Spécialiste du Proche-Orient, habitué des grands chemins, Sébastien de Courtois est parti à la rencontre d'une communauté en péril, d'Istanbul à Bagdad, berceau de la chrétienté. Un livre-témoignage qui fera date.