« Le terme « démocratie » n’apparaît à aucun moment dans toutes ces discussions sur la réforme territoriale. Cette loi, tel un rouleau compresseur, ne laisse aucune place à ce genre de subtilités. »
Le rejet par de très nombreux Alsaciens de la réforme territoriale qui unit l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne est souvent taxé de « repli identitaire ». Pierre Kretz nous invite ici à dépasser cette accusation facile : non seulement la loi mais également la manière dont elle a été imposée relèvent d’un rejet de la démocratie, piétinent les conventions internationales et ignorent les réalités historiques et culturelles.
L’expression « malaise alsacien » a été utilisée en 1919 par la presse pour évoquer l’imbrication inextricable de questions linguistiques, scolaires, sociales et religieuses qui compliquait la réintégration de l’Alsace dans la République française dont elle avait été coupée pendant 47 ans.
Cent ans plus tard, un « nouveau malaise alsacien » est né de la loi du 25 novembre 2014 créant une région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, rejetée par 96% des élus départementaux et régionaux. Une région tellement absurde que même les parlementaires socialistes alsaciens n’ont pas voté cette loi, pourtant proposée par un gouvernement issu de leur parti.
Aux accusations douteuses de passéisme et de repli, la colère de Pierre Kretz oppose réflexion, explication et analyse.