La lecture de la presse dans la première moitié du XIXe siècle peut
faire paraître bien ternes et fades les débats et polémiques d'aujourd'hui...
Le ton s'enfle et s'anime particulièrement lorsque des
nus sont exposés au salon des Artistes vivants. Les peintres et
sculpteurs sont-ils fous de montrer de tels objets, qui sont des
atteintes à la pudeur ? Ils choquent et provoquent des réactions
qui vont leur assurer une reconnaissance «médiatique» dans un
champ artistique qui s'ouvre à l'économie de marché.
L'anthologie présentée ici offre textes et caricatures qui
accueillent les nus dits «modernes» de David, Girodet, Gérôme,
Delacroix, Pradier, Chassériau, Clésinger ou Courbet, entre
autres... Outre le plaisir que peuvent donner ces exercices de
style - pour la plupart inédits -, leur lecture montre les enjeux
politiques, esthétiques, sociaux que prennent les objets d'art dans
la période des révolutions.