Le Paris de Mitterrand
Si François Mitterrand a tant fait pour Paris, c'est qu'il l'aimait tant. Sa « chère cité », déclarait-il. Ce n'est pas le moindre paradoxe de son personnage : l'enfant qui parcourait, heureux, les chemins de sa Charente natale, est devenu, depuis son arrivée en 1934, un incomparable piéton de Paris. Avec une double géographie : le Paris du promeneur, de Montparnasse au Ve arrondissement, des libraires des quais de Seine à la place des Vosges ; et le Paris de l'homme d'État, du Panthéon au faubourg Saint-Honoré, et du pont Alexandre-lll aux Champs-Élysées, où il présida la cérémonie du bicentenaire de la Révolution.
Michèle Cotta nous dévoile, davantage que le personnage politique connu, le Mitterrand intime, et l'écrivain qu'il voulait être : « J'aime écrire, disait-il. Je pense que, si je n'avais pas été absorbé par la politique, j'aurais aimé consacrer une partie de ma vie à construire une oeuvre littéraire. En avais-je le talent ? En tout cas j'en avais le goût... Comment écrire ? Il faut l'unité de l'esprit. Le téléphone qui vous déchire l'oreille, la visite impromptue... l'homme politique toujours arraché à lui-même a de la peine à devenir écrivain. »