Tout au long de sa vie, Gilles Corrozet a saisi « les frases les plus belles / Que l'instinct des neuf pucelles / Pour un objet vertueux, / A faict descendre des cieux » (« Ode par Pierre Tamisier », V), afin de satisfaire au goût des « Amateurs des Muses et de Vertu » de son temps. Cette vaste entreprise donne naissance en 1571 à la première édition du Parnasse des poètes françois modernes, premier recueil de lieux communs en vers français de notre patrimoine, donnant symboliquement corps à une république moderne de poètes. Plus de quarante d'entre eux, de la génération marotique à celle de « la Pléiade », y représentent la poésie contemporaine dans son extension la plus large, dans l'espace et le temps, à partir de plus de cinq cents extraits retenus pour leur saveur gnomique.