À soixante-seize ans, Marcel a passé le plus clair de sa vie à l'ombre - enfermé à vingt-trois ans dans l'étrange asile de Nominingue, au fin fond des Laurentides, il est toujours au pied de ses mystérieuses et menaçantes montagnes, plus de cinquante ans plus tard, bien qu'on l'ait laissé sortir. Ces montagnes, il les peint, avec beaucoup de ciel. Il peint aussi la mer, qu'il n'a jamais vue « en vrai ». Et comme dans une tardive tentative de libération, le voilà qui se lance dans un projet inédit : écrire son journal. Remonter le fil d'une folie qui l'a mis à l'isolement - malgré les visites de sa mère morte et de son chat imaginaire.
Dans cette variation d'une grande douceur sur l'évaporation du temps et la terrible violence faite à une âme simple, les lecteurs fidèles reconnaîtront un personnage qu'ils ont vu grandir dans les Chroniques du Plateau-Mont-Royal. Mais s'il fleurit comme un nouveau bourgeon de l'oeuvre-arbre de Michel Tremblay, Le Peintre d'aquarelles se lit comme le roman unique et bouleversant d'une vie volée.